La Madelon
« La Madelon », originellement dénommée « Quand Madelon… », est une chanson écrite en 1913 par Louis Bousquet sur une musique de Camille Robert. Elle évoque des soldats loin de leurs foyers qui voient en la jeune serveuse Madelon qu’ils courtisent, l’aimée et les familles qu’ils ont laissées. Elle est créée en 1914 par le Charles-Joseph Pasquier, alias Bach, chanteur de comique troupier, et rencontre tout d’abord très peu de succès. C’est l’éclatement de la Première Guerre mondiale qui lui assure la renommée et le chant se propage rapidement au sein des régiments, notamment par le biais des spectacles donnés par Bach pour les soldats au front. Le chant sera traduit par la suite dans diverses langues.
En 1939, le chant est remis à l’honneur par la chanteuse Marlene Dietrich pour marquer la prise de la Bastille du 14 juillet 1789. Le chant sera également souvent entonné pour commémorer la fin de la guerre chaque 11 novembre. Durant l’Occupation, les Français continuèrent à célébrer ce jour malgré l’interdiction des nazis. En 1940, 5.000 étudiants parisiens se réunirent à l’Arc de Triomphe. Trois ans plus tard, un groupe de combattants résistants du maquis répéta l’événement près de Genève en hommage à ceux qui avaient péri dans la lutte contre les nazis. Des paroles propres à la Résistance furent alors ajoutées en acte de défiance. Près d’une trentaine de versions fut collectée par le musicien Paul Arma après la Libération et stockée dans ses archives.